C’est attiré par sa voix qu’un des hommes du maître bandit vint à la rencontre de la jeune femme. Il était de garde, et n’avait pu résister à l’envie de voir la captive chanter. Lorsqu’il apparut Yumei crut tout d’abord que son heure était venue, et elle fit tout pour tenter de s’enfuir. Mais le garde l’attrapa et tenta de la calmer. Il s’enferma avec elle et chercha à gagner sa confiance en lui montrant qu’il n’était pas armé.
« Qu’est-ce que vous me voulez ? » Questionna Yumei paniquée.
L’homme sortit de sa poche un petit morceau de bois. Après l’avoir longuement fixé, Yumei s’aperçut qu’il s’agissait d’une flûte. Elle la prit délicatement entre ses doigts et l’admira longuement avant d’adresser un regard interrogateur au garde.
« C’est tout ce qu’il me reste de ma mère. Je ne sais que me battre. Alors… J’aimerai que tu en joues. Juste une fois… »
Yumei ne sut comment réagir. Le garde avait l’air sincère. Mais pourquoi lui demandait-il cela, à elle ? Pourquoi lui demandait-il un tel service alors qu’elle était censée être une espionne ? Peu importe. Cet instrument lui rappelait trop son doux foyer. Et, sans même s’en rendre compte, ses lèvres se posèrent sur l’instrument et ses doigts accompagnèrent son souffle afin qu’une mélancolique et sombre mélodie s’en échappe… L’homme fut comblé, subjugué par le son produit par l’instrument. De toute sa vie il n’avait du entendre que le tintement de l’acier sur l’acier…
La mélodie fut brusquement interrompue par le chef bandit qui venait prendre possession de son nouveau bien. Effrayée, Yumei se terra dans un coin de la bergerie tandis que le garde se reculait pour laisser passer son chef. La jeune femme serra la flûte contre elle comme s’il eut s’agit d’un véritable bouclier. Son regard suppliant se posa sur le garde qui, sans doute prit de pitié envers la jeune femme, frappa violemment son chef avant de la saisir par le bras et l’emmener hors de sa cellule. La suite se passa très vite. Trop vite.
Yumei s’aperçut qu’ils se trouvaient dans une sorte de camp au milieu des marais. Quelques torches flambaient, quelques gardes veillaient et quelques femmes cuisinaient au-dessus d’un immense feu. Yumei suivit docilement son sauveur qui courait rapidement pour l’attirer en dehors du camp, vers les marais, vers l’obscurité. Il devait bien connaître les lieux, car il ne courrait pas au hasard. La lune était pleine et favorisait la vision, si bien qu’ils n’eurent pas trop de mal à s’enfoncer dans les landes marécageuses. Malheureusement, le chef bandit ne pouvait tolérer un tel affront, et ils furent bien vite pris en chasse.
Yumei n’était pas habituée à tenir un tel rythme de course, et encore moins habituée à se faufiler dans les eaux boueuses. Alors qu’elle s’efforçait de suivre son héros, quelque chose siffla à ses oreilles. Le vent ? Un insecte ? TCHAC ! Une flèche venait de s’enfoncer dans une branche d’arbre. Yumei n’eut jamais aussi peur de toute sa vie. Les bandits étaient sérieux. Ils allaient les tuer inexorablement ! Il fallait continuer ! Courir ! S’échapper ! Mais alors qu’elle tentait de garder l’équilibre, le garde l’empoigna et la tira de toutes ses forces vers l’avant. Elle chuta, s’écrasant dans les eaux et la boue. Consciente que sa vie était menacée, elle se releva le plus vite possible, mais n’aperçut pas son ami.
Jetant un regard derrière elle, elle le vit, souriant. La lune éclairait son visage. Il était jeune. Son regard était doux, empli de compassion et de tendresse et…de douleur. Un mince filet de sang coula de sa bouche tandis qu’il la fixait toujours en souriant. Yumei ne comprenait pas. Elle resta plantée là, incapable de bouger. Jusqu’à ce que le corps de son ami glisse dans ses bras. Elle se laissa glisser avec lui, le tenant serrée contre elle sans réellement comprendre ce qui arrivait. Lorsqu’elle vit les flèches plantées dans son dos, la réalité éclata avec une violence telle que ses yeux s’emplirent de larmes et son cœur se glaça d’effroi.
« Fuis »
Ce fut son ultime mot. Sa dernière volonté. Elle ne voulait pas l’abandonner. Il avait donné sa vie pour elle ! Juste parce qu’elle avait accepté de jouer de la flûte. Juste parce que… sa musique avait su atteindre son cœur… Pourquoi devait-il mourir alors qu’il avait fait preuve de bonté et de clémence ? N’était-ce pas injuste ? Pourquoi Tentei laissait-il les hommes s’entre-tuer ? Pourquoi ? Animée d’une rage et d’une souffrance si intenses, la jeune femme foudroya ses agresseurs du regard avant de lâcher le corps de son ami. Elle courut le plus vite possible, le plus loin, désespérée et meurtrie. Ce fut la mangrove qui la sauva. Fine et agile, elle n’eut aucun mal à se faufiler entre les branchages. Les soldats, souvent affublés de lourdes armures, furent forcés d’abandonner la poursuite…
Pourtant, son sauvetage miraculeux ne fit que reculer l’heure de sa mort. Elle errait dans la mangrove, sans vivres, sans monture, sans forces. Elle errait tel un fantôme, tenant dans sa main le souvenir de son royaume et d’un homme mort pour elle. Elle se sentait harassée, et si écoeurée par ces bandits… La mort de ce jeune garde l’avait si profondément bouleversée qu’elle passait ses nuits à pleurer en priant pour son âme. Lorsque enfin elle fut trop faible pour continuer à marcher, elle utilisa ses dernières forces pour jouer de la flûte en souvenir de Tai et de cet homme. Jusqu’à ce que l’instrument lui glisse des mains, et que le sommeil de la mort ne l’attire à elle…
Cependant, miracle ou non, alors qu’elle se sentait partir, une aura éclatante la força à se maintenir éveillée. Une aura de lumière. Chaude et apaisante. Une aura qui l’enveloppa et la souleva de terre. Elle n’eut su dire s’il s’agissait d’un ange ou d’un envoyé des cieux, si elle était morte et si elle rejoignait le royaume des défunts. Elle ne comprit qu’une fois qu’elle se réveilla pour de bon, bien au chaud, dans un lit confortable, dans une pièce de marbre richement décorée qui comportait une table couverte de délicieux mets.
Lorsqu’elle se leva, elle se rendit compte qu’elle portait des habits de soie, et que l’odeur des marais qu’elle croyait incrustée dans sa peau à jamais l’avait enfin quittée. Ignorant les règles de bienséance, elle engloutit tout ce qu’elle put. Rassasiée, elle chercha à comprendre où elle se trouvait. Lorsqu’elle poussa la lourde porte en bois laqué et qu’elle vit devant elle des jardins enneigés, son cœur fut transporté de joie ! Elle se mit à parcourir les environs en courrant, cherchant à savoir s’il s’agissait bel et bien de Tai, ou si elle délirait ! Dans sa course maladroite, elle heurta une femme aux longs cheveux d’or (de jais). Ebahie, la jeune femme se mit à la dévisager longuement avec admiration.
Ce qui se produit ensuite fut le début de sa nouvelle vie. Sauvée des griffes d’un monde cruel, elle renaissait pour en affronter un autre. Tairin lui offrait le trône. Elle avait été choisie, désignée par les cieux. Elle. Incapable de se battre, impuissante devant le danger. Elle, simple artiste qui n’avait jamais ressenti la nécessité de régir et de donner des ordres ! Pourtant, elle savait que si le Kirin de Tentei l’avait désignée, c’était qu’elle était destinée à remplir son devoir. Il fallait qu’elle fasse honneur à son royaume. Il fallait qu’elle le fasse ! Ainsi elle accepta le titre d’Impératrice et fut couronnée au Mont Hou. Sa famille fut fière d’elle, et eut le privilège de loger dans le Palais Impérial.
Au début, Yumei se sentit quelque peu perdue. L’immortalité, le pouvoir, les responsabilités, les règles… Tout cela était assez nouveau pour elle, et elle n’avait pas vraiment l’étoffe d’un chef. Toutefois, les conseils de Tairin firent d’elle une bonne impératrice, et elle s’efforça de gouverner Tai avec rigueur et droiture. Elle ne fut jamais injuste avec le peuple, et la réputation de Tai pour les arts fut à son apogée grâce à elle. Elle apprit à se battre, également. Au début, elle rechignait à se servir d’une arme. Elle eut tant de difficultés à manier une épée qu’on lui fit construire une arme spéciale pour elle : des éventails de fer. Agile danseuse, elle parvint à les manier à la perfection, et ce modèle d’arme fut bien vite commercialisé dans les 12 royaumes !
Bien que devenue impératrice, Yumei n’oublia jamais le garde qui jadis donna sa vie pour elle. Chaque nuit de pleine lune, elle jouait de sa flûte en sa mémoire et le remerciait pour son acte héroïque. Elle ne perdit jamais son âme d’artiste, et bien que son caractère se fit de plus en plus froid et romantique, elle n’en restait pas moins une dirigeante juste et aimée de son peuple. Elle fut d’ailleurs réputée pour ses préoccupations artistiques, et souvent blâmée pour être « une femme de compagnie et non une guerrière ». Insultant, certes, mais « la dame de la neige » plaisait beaucoup à ceux de Tai, et c’est tout ce qui importait.
Cent ans s’écoulèrent sous son règne. Elle était visiblement bien partie pour devenir une Meikun, et c’était sans nul doute son but. Elle envisagea une alliance avec le royaume d’En afin de glorifier l’image de son royaume et de lui rendre honneur en le montrant comme un royaume d’ordre et de justice, ainsi qu’une alliance commerciale avec Han où elle passa la plus belle année de son indépendance. Malheureusement, ces projets n’aboutirent jamais… Une autre tragédie allait s’abattre sur elle. Et cette fois, elle n’en réchapperait probablement pas…
Ce qui se produisit à Tai, personne ne put jamais se l’expliquer. En réalité, ce qui causa la perte du royaume n’était autre que la technologie avancée du royaume de fer mis au profit des barbares de Sou. Ceux de Kou avaient du vendre cher leur technologie, et les mercenaires de Sou avait sans nul doute choisis d’attaquer Tai à cause des rumeurs concernant leur « faible impératrice dénué de talent guerrier et stratégique ». Ces rumeurs étaient injustes. Yumei était une pacifique. Voilà tout… Quoi qu’il en soit, la population de Tai fut balayée par la magie foudroyante qui animait les armes des mercenaires. Les armées, arrivées par Kijyuus, s’étaient propagées telle la peste dans les villes et avaient massacrés tous les habitants.
Le génocide fut total. Yumei fut incapable de l’empêcher. Quiconque était touché par cette arme était aussitôt prisonnier d’un cocon de glace. Les mercenaires avaient trouvé amusant de briser les cocons, ne laissant des corps de leurs victimes que des millions d’éclats de glace… La guerre fut rude, et Yumei en fut la dernière victime. Décidée à se battre en duel contre le chef des bandits, elle le laissa, lui et sa garde, pénétrer dans le Palais Impérial avant d’engager le combat. Malheureusement, aussi expérimentée était-elle, elle finit par être frappée à son tour par la terrible magie. Son corps fut emprisonné dans la glace, et ses fidèles éventails avec…
Le chef des mercenaires eut tout d’abord envie de la tuer elle aussi. Mais l’idée de la laisser en vie parut d’autant plus savoureuse qu’elle impliquerait un chaos éternel sur le royaume de Tai ! L’impératrice emprisonnée dans la glace, les Youmas ne tarderait plus à attaquer le royaume. Et pour mettre fin au chaos, quelqu’un devra briser cette glace afin de tuer l’Impératrice. A l’époque, aucune magie n’aurait su venir à bout de cette prison de glace. Ainsi, le royaume de Tai n’est plus qu’un vaste tombeau silencieux où règne la mort et où le temps semble s’être figé. Seule Yumei vit encore telle une reine dormant dans un cercueil de verre…
Famille/ennemis/amis :Sa famille a été abattue par les mercenaires. Elle n’a aucun ami, si ce n’est Tairin. Elle garde le souvenir de l’homme mort pour la sauver. Elle admire le royaume d’En, apprécie celui de Han, et abhorre celui de Sou.
II - Statistiques :
Niveau: 50
Caractéristiques de base :Force : 255
Constitution : 260
Points de vie : 1060
III - Equipement
Arme(s) possédée(s) : Arme de l’Empereur de Tai --> Eventails de Sang: Arme unique
Description : Eventails d'or incrusté d'émeraudes aux couleurs de sang. Ils s'utilisent par deux et font environ 60cm de largeur et 80cm de hauteur.
Points de dégâts : +70 en force.
Effets spéciaux : Ces éventails sont réputés pour leur côté "magique". Une fois maîtrisés par le porteur, ceux-ci ont le pouvoir de subjuguer les personnes alentours. Tout être capable de voir le porteur des éventails se trouve soit charmé par le porteur, soit en proie à des illusions qui le troublent. Face à un ennemi, cet effet permet de lui inssufler un moment de doute, un instant d'hésitation pouvant être fatal, voire pour les plus faibles un véritable délire qui les poussent à vouloir protéger à tout prix le porteur des éventails.
Armure(s) possédée(s):Armure de l'Impératrice:Description: Forgée de métal de Kou et de cristaux de Tai, cette armure complète symbolise la beauté et la grâce de l'Impératrice.
Points de constitution: +100 en constitution
Effets spéciaux: Aussi lourde qu'elle parait, cette armure a été forgée à l'aide de la haute technologie du royaume de Kou, par conséquent elle ne pèse pas plus lourd qu'une plume ! Elle reste néanmoins quelque peu encombrante.
Objet(s) possédé(s):…
Kijyuu possédé : Nom : /
Niveau : /
Caractéristiques : /
Compétence(s) spéciale(s): /